Justine C.M. accepte une seconde interview ? Oui, parce que la première fois on parlait essentiellement de son livre, “Un pétale par sourire“, cette fois on va parler d’elle, à travers des questions décalées qui vous permettront d’en savoir plus sur sa personnalité.
Pour commencer en douceur, est-ce que tu veux bien te présenter, à ta sauce ?
Moi c’est Justine C.M., rêveuse à temps complet, et c’est ce qui définit tout ce que je fais : l’écriture, la peinture, le chant, la photographie…
En ce qui concerne l’écriture, ce sont les genres de l’imaginaire qui me parlent le plus. Je baigne dans le merveilleux et son côté sombre depuis l’enfance. Tous mes écrits ont cette note contemplative héritée de ma façon de voir le monde, en tant que rêveuse justement.
J’ai commencé par la poésie vers l’âge de douze ans, puis je m’y suis sérieusement mise en 2006. J’ai exploré ses nombreuses contrées, en passant par le classique pur, le néoclassique, la prose, les calligrammes…
Quant aux récits de fiction, c’est à partir de 2007. Je fais partie de la #teamlong, ce qui fait que ce que je pensais être une nouvelle est devenue un roman, qui n’existe plus à l’heure actuel, mais dont certaines idées ont été recyclées dans d’autres projets.
En juin 2019, je suis publiée au sein d’une anthologie de nouvelles sur le thème des sorcières, nouvelle dont j’ai récupéré les droits depuis et qui ressemble surtout à un début de roman.
En juillet 2020, ma romance fantastique “Un pétale par sourire” est publiée en maison d’édition, j’en récupère les droits en août 2022 et, comme vous pouvez le voir, elle renaît de ses cendres chez SolÉditions, retravaillé et approfondi, officiellement le 7 mai 2024.
En juillet 2023, mon roman “Evana” est publié chez “Le Labyrinthe de Théia“, et c’est à ce jour le projet où le contemplatif est le plus sublimé.Je suis aide à domicile avec un parcours assez atypique sinon.
Je lis énormément sinon, je suis une joueuse invétérée de Final Fantasy, Kingdom Hearts, Star Ocean, ou autres jeux rpg de ce type-là. Je m’intéresse à toutes les formes d’art, même si ce n’est que pour regarder – vous ne me ferez jamais danser sur quoi que ce soit, ou alors, à vos risques et périls…
Passons aux questions philouffoques !
1/ Si tu te réveillais sans savoir ton âge ni ta date de naissance; quel âge te donnerais-tu ?
Euh… Je suis agefluid, je pense, ça dépendrait vraiment de plein de choses, du moins si on regarde le côté mental ! Physiquement, allez, au pif… 20 ans ? Vu que les gens ont tendance à me penser plus jeune que je ne le suis…
2/ On regrette toustes quelque chose à la fin de notre vie, notamment ce que l’on a pas eu le temps de faire ou de dire; et toi, actuellement, tu penses que tu aurais aimé faire davantage ou dire davantage ?
Avec des « si », on referait le monde, et je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui. Il y a quelques années en arrière, j’aurais certainement répondu que j’avais plein de regrets et que je n’avais toujours pas trouvé ma place dans ce monde. Aujourd’hui, ce n’est plus du tout le cas. Si j’ai des regrets, c’est sur l’instant, et ensuite, je vois que rien n’arrive par hasard.
3/ Si tu apprenais qu’il ne te reste probablement que 10 ans à vivre, vivrais-tu différemment ?
Probablement pas, notamment parce qu’étant atteinte d’anxiété sociale et d’anxiété généralisée, je vis déjà comme si chaque jour était le dernier, même si je m’efforce de faire un énorme travail sur ce point. Après, peut-être que je réagirais différemment… Parfois, nous nous surprenons nous-mêmes face à certaines épreuves de la vie.
4/ Si le bonheur était une monnaie, qu’est-ce qui te rendrait riche ?
Les rêves – oui, bon, on s’en doutait un peu. Les câlins consentis, les bons moments avec celleux que j’aime, mes animaux, le fait de créer, d’aider les autres, la musique…
5/ Si tu devais obligatoirement choisir, tu ferais plutôt ce qui est juste ou ce que tu es sûr·e de faire de la bonne façon ?
Question compliquée, car ce qui est juste pour quelqu’un ne l’est pas pour quelqu’un d’autre, et vu que je n’ai pas encore réussi à appréhender le concept d’être sûre de faire de la bonne façon, éternelle perfectionniste et insatisfaite que je suis même si je travaille aussi dessus, je dirais que je ferais ce qui doit être fait.
6/ Tu penses qu’il vaut mieux être un génie inquiet ou un imbécile heureux ?
Alors, je préfère les termes « savant » et « ignorant », qui sont moins connotés et sont plus neutres. Bon, je peux me tromper. Après mûre réflexion, je ne saurais pas répondre à cette question. En fait, je suis dans la posture de l’ignorante, mais inquiète ^^’. Et pour moi, l’ignorance mène à la connaissance, et en tant qu’ignorante, j’ai toujours envie de connaître, car je ne me considère pas comme savante. Fais ce que tu veux de cette réponse, ahah !
7/ Revenons à la mémoire, si tu devais choisir entre perdre tes souvenirs actuels ou ne plus pouvoir en avoir de nouveaux, quel sacrifice ferais-tu ?
Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme. Oui, encore une fois, je réponds à côté, car je m’interroge sur l’essence même du souvenir et les pouvoirs du cerveau. D’un côté, garder mes souvenirs actuels et ne pas en avoir d’autres, c’est rester figé·e dans le passé. De l’autre, ne plus avoir mes souvenirs actuels et en créer de nouveaux implique deux états différents : soit l’amnésie, soit une maladie neurodégénérative, choses qui me trigger un peu.
8/ Une question qui plaira autant aux philosophes qu’aux amoureux·ses de l’esprit critique : penses-tu que l’on puisse connaître la vérité sans l’éprouver ?
Je fais partie des personnes qui pensent que l’on peut être face à la vérité, l’effleurer sans l’appréhender en tant que telle, à cause du déni ou de l’ignorance de certains paramètres.
9/ Est-ce que tu as déjà dû faire face à ta plus grande peur ?
Oui d’une certaine façon.
10/ Tu estimes plutôt vivre ou survivre ?
J’apprends à vivre même si je n’y arrive pas tous les jours.
11/ Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui, dont tu es susceptible de te souvenir à l’avenir ?
Répondre à ce questionnaire et philosopher sur chaque question 😊 ?
12/ Est-ce que tu réussis à faire ce que tu aimes ou tu t’estimes sous contrainte (par exemple sociale ou familiale) ?
Globalement, j’y arrive, même s’il y a certaines contraintes qui m’empêchent d’en faire davantage (financières et sociales).
13/ Est-ce que tu penses que tu t’es plutôt laissé·e porter dans/par la vie ou que tu as pris les choses en main ?
Un peu des deux, et souvent, j’ai été forcée à prendre les choses en main d’une façon ou d’une autre, avec les conséquences que cela entraîne derrière.
14/ Si tu pouvais donner n’importe quel conseil à quelqu’un, quel conseil lui donnerais-tu ?
Je lui dirais qu’aider, partager avec autrui, c’est bien, mais qu’apprendre à vivre pour soi, c’est essentiel, même si cela peut ne pas avoir de sens qu’on on a été conditionné·e à vivre pour les autres.
15/ On dit que dans chaque artiste il y a un grain de folie, penses-tu que la créativité naît dans l’atypie (au sens psy du terme) ou qu’il peut y avoir une ligne franche entre les deux ?
Je ne suis pas certaine d’avoir compris la question… Pour moi, l’atypie est un spectre, pour commencer. Ensuite, nous avons tout·e·s un potentiel de création, il ne se manifeste pas de la même façon d’une personne à une autre, même s’il peut y avoir des groupes, des patterns.
16/ Si tu pouvais changer une chose (et une seule !) dans le monde, qu’est-ce que ce serait ?
La cruauté humaine. Je m’explique : je peux concevoir la colère, l’envie de vengeance, mais le fait de détruire, briser, blesser uniquement pour le plaisir, non.
17/ Est-ce que tu sacrifierais 10 ans de ta vie si tu avais la garantie, en échange, d’être extrêmement séduisant·e ou célèbre ?
Non. Ce n’est pas ce que je recherche. En plus, être séduisant·e et célèbre selon les critères actuels de la société, non merci.
18/ Tu es plutôt du genre à préférer travailler moins ou à vouloir travailler plus sous réserve que ça soit dans ce qui te passionne ?
Je fais partie des personnes qui ne comptent pas leurs heures quand il s’agit de travailler dans quelque chose qu’elles aiment, qui les passionne, mais pour pouvoir faire plus de choses dans une journée sans pour autant m’épuiser, je ne serais pas contre trouver un moyen de travailler surtout efficacement.
19/ As-tu déjà eu la sensation de revivre éternellement la même journée ?
Oui, c’est très désagréable, surtout avec ma temporalité aux fraises.
Anecdote de la rédaction : c’est en préparant un enregistrement audio du début du livre qu’on a pris conscience d’un souci de temporalité dans les premières pages, problème présent dès la première version du livre et qui a donc échappé à la vigilance de très nombreuses personnes; la temporalité aux fraises est donc contagieuse !!!
20/ Puisqu’il paraît que l’on apprend de nos erreurs, qu’est-ce qui explique, selon toi, que l’on ait autant peur d’en faire ?
Parce qu’on nous a appris à les considérer comme des fautes, des échecs, des choses à absolument pas faire. On nous a appris à craindre l’erreur, à en exagérer les conséquences négatives et à la dépréciation de nous-mêmes.
21/ Est-ce qu’il y a quelque chose qui peut te rendre hyper heureux·se alors que ça indiffère complètement les autres ?
Oui : le moindre mouvement de vie et de beauté, je dirais, la moindre petite intention bienveillante.
22/ Pourquoi es-tu qui tu es ?
Parce que je ne suis pas quelqu’un d’autre ? Après, je suis encore en train d’apprendre à me connaître, surtout en étant fragmentée…
23/ Si personne ne pouvait te juger, qu’est-ce que tu ferais différemment ?
À vrai dire… je ne sais pas. Cela implique plein de choses. Si je ne devais en choisir qu’une, je montrerais bien plus qui je suis en tant qu’artiste.
24/ Qu’est-ce que tu aimes particulièrement dans ta vie ?
Beaucoup de choses : écrire, peindre, chanter, photographier (forcément), lire, jouer aux jeux vidéo, faire du rp, marcher, écouter de la musique, aller en forêt, voyager, passer du temps avec les gens que j’aime, être dans ma bulle aussi…
25/ Dans notre quotidien, dans la préparation de notre avenir, dans notre orientation professionnelle, on doit faire des choix qui influencent autant notre entourage que nous; tu as choisi de les faire pour toi ou pour les autres ?
Les deux, car c’est intrinsèquement lié dans mon cas. Après, j’ai tendance sur le long terme à le faire pour moi, même si de mes choix dépendent beaucoup de facteurs, comme la stabilité financière que j’ai aujourd’hui – même si elle est de plus en plus sérieusement mise en branle par les branquignoles qui nous dirigent. Comme beaucoup de personnes, je choisirais de me consacrer à mon art tout entier si je le pouvais. Après, l’aide à la personne est un métier où je me suis découvert une vocation, mais si cela n’avait pas été le cas, si je n’avais pas trouvé un métier alimentaire où j’aimerais ce que je fais, je pense que mon parcours aurait été mille fois plus compliqué… Et encore, je sais que je ne pourrai pas être aide à domicile jusqu’à un âge avancé, car mon corps ne tiendra pas.
26/ Tant que l’immortalité ne sera pas une possibilité ou une réalité, comment devrions-nous vivre, d’après toi ?
Au jour le jour, mais la tête dans les étoiles.
27/ Qu’est-ce qui te semble le pire : échouer ou ne pas essayer ?
Cela dépend des situations. Il y en a où il vaut mieux ne pas essayer plutôt que d’échouer, et inversement.
28/ Est-ce qu’il y a quelque chose qui t’obsède / que tu n’arrives pas à laisser derrière toi ?
Aujourd’hui, c’est le fait que des personnes aient pu me fermer la porte au nez pour des raisons indépendantes de ma volonté, ou parce que par le passé, j’ai dit ou fait quelque chose de problématique. Après, je sais que cela va de pair avec ma peur de l’abandon… Je l’avoue, j’ai encore beaucoup de mal avec ça, et c’est une des raisons pour lesquelles j’ai pris beaucoup de distances avec les réseaux sociaux.
29/ Est-ce que quelque chose qui nous a embarrassé·e·s / ennuyé·e·s / énervé·e·s il y a 5 ans importe encore aujourd’hui et pourquoi ?
Je dirais que non. Là comme ça, rien ne me vient. Ce sont des choses plus anciennes ou récurrentes qui ont tendance à me faire cet effet – cf. ma réponse à la question précédente.
30/ Si le bon moment n’est pas maintenant, c’est quand ?
Celui que tu te crées, je dirais, même si tu ne sais pas forcément comment ?
On remercie Justine C.M. pour ses réponses !
Allez découvrir :
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– Un pétale par sourire, en prévente avec bonus jusqu’au 24 avril 2024 : https://soleditions.fr/produit/un-petale-par-sourire/
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