Vous venez de terminer la rédaction ou la réécriture de votre manuscrit et vous rêvez de le faire publier ?
Et si vous envisagiez d’abord une bêta-lecture ?
A quoi ça sert ?
La bêta-lecture permet d’avoir des retours sur votre manuscrit, et plus précisément sur :
- L’intrigue principale (qualité, comment elle est amenée, comme elle est filée…)
- La ou les intrigues secondaires
- L’univers (sa genèse, son développement,…)
- Les personnages (personnalité, évolution, mais aussi clichés…) et leurs relations
- L’aspect réaliste : peu importe le genre de votre récit, la vigilance est de mise pour ne pas tomber dans l’incohérence (anachronismes pour les récits contemporains, historiques ou même fantasy, descriptions topographiques de lieux existants ou même imaginaires). La suspension de l’incrédulité (opération mentale du lecteur/spectateur qui lui permet de vivre une œuvre fiction comme s’il s’agissait de la réalité, alors qu’il sait pertinemment que ce qu’il est en train de lire/voir est un mensonge) ne peut pas tout résoudre, tout comme les deus ex-machina et diabolus ex-machina…
Les retours comprendront aussi une analyse des points forts et des points faibles de votre récit (par exemple, une tendance à l’info dumping, le respect de la dynamique “montrer plutôt que décrire”,…), ainsi que des conseils pour que votre réécriture vous rapproche de votre objectif de publication.
Vous pensez que votre premier, deuxième, voire troisième jet est bon et que vous n’en avez pas besoin ?
Voilà 3 raisons pour lesquelles il faut vraiment songer à cette prestation !
1 – La bêta-lecture pour éviter la publinspiration.
La publinquoi ?
La publinspiration.
C’est quand on a tellement ingurgité de livres d’un genre donné que lorsqu’on écrit son propre manuscrit, il se trouve tellement inspiré de ce qu’on a lu qu’on peut deviner la totalité de l’intrigue. Il se peut même que vos lecteurices hésiteront à vous accuser de plagiat.
Ce phénomène est plus répandu qu’on ne le croit et touche aussi bien les personnes qui débutent que les plumes expérimentées.
Pour éviter la désagréable expérience de vous retrouver avec un volume important de commentaires négatifs à la sortie de votre livre, une bêta-lecture vous permettra de savoir ce qui peut être conservé, puis ce qui devrait être retravaillé pour éviter une trop grande proximité avec des œuvres connues et pour regagner en originalité, de manière générale.
2 – La bêta-lecture pour bien se placer à la sortie.
Vous savez ce qui est encore plus frustrant que la lecture d’un livre de fantasy qui plagie, sans s’en rendre, le Seigneur des Anneaux ?
Un livre de fantasy qui se fait passer pour un livre fantastique.
Ou un polar qui s’est retrouvé classé en thriller.
Tout le monde ne connaît pas les catégories littéraires sur le bout des ongles, et c’est bien normal.
De plus, il est parfaitement possible d’avoir commencé à écrire un livre fantastique, puis qu’il soit devenu, au fil des réécritures, un récit fantasy. Tout comme un manuscrit, qui aurait pu atteindre la catégorie horrifique, s’est petit à petit classé en thriller (toujours des frissons, mais sans la terreur) et finalement en simple policier (parce que les frissons et les cliffhangers, c’est pas toujours évident à gérer en continu).
L’avantage de la bêta-lecture, c’est d’avoir un regard précis sur la question “pour qui est ce livre ?” et éviter de rater un lancement, faute d’aller dans la bonne catégorie.
3 – La bêta-lecture pour les sujets qu’on ne maîtrise pas soi-même.
L’un des nombreux avantages de la bêta-lecture, c’est la possibilité d’avoir recours à des “sensitivity readers”, c’est à dire des gens concernés par des sujets précis, comme la représentation de leur culture, des discriminations qu’iels vivent, etc.
Si vous écrivez un livre dans lequel vous représentez une culture orientale, la description de vos personnages, de sa manière de s’exprimer, du rôle qu’il joue, etc., peut véhiculer des clichés dérangeants.
En optant pour une bêta-lecture, vous saurez prévenir les risques de discrimination et stigmatisation d’une population donnée.
Bref, la bêta-lecture, c’est une occasion d’améliorer votre histoire, en attaquant par une analyse approfondie du fond et de la forme, de sorte qu’après une ou plusieurs réécritures, il soit prêt à être envoyé en correction (de langue, de style, etc., cette fois) et en publication.
Attention : même si la bêta-lecture précède une réécriture plus ou moins grande, puis la correction finale du manuscrit (celle avant maquette et publication), votre écrit doit être intelligible et le plus propre possible (vous pouvez utiliser des outils comme Scribens à cet effet).